Fish and chip hop

Depuis les années 90, la grande famille du mouvement rap a sérieusement la côte auprès de nombreuses cohortes de jeunes. Cet empire du langage rythmé et poétique (rythm'n'poetry) n’est pourtant pas né d’hier. Il remonte bien avant l’époque désavouée de Vanilla Ice et de ses accoutrements loufoques. Avant même le Rap-à-Billy en 1983 de Francoeur et de sa belle Shirley… Lors de cet atelier Hip Hop dans le parc Charles-Mayer, les gars d’OPEN Mic Music se sont donnés comme devoir de rappeler l’histoire de cet important mouvement à la centaine de jeunes gens présents. Cet atelier éducatif estival était entrecoupé de prestations musicales. Ado ou pas, on tourne le dos aux questions quand il n’y a pas de viande autour de l’os de nos intérêts. Quand on n’arrive pas à ouvrir l’appétit de notre curiosité. Mais en ce beau midi cuisant, la grille était remplie d’un grandiose menu brûlant. On se pressait comme des citrons dans un banc de saumon de questions. La curiosité est un signe d’intelligence dit-on. Il ne faut pas prendre les jeunes pour des poissons. OPEN Mic Music n’est pas tombé dans le filet. Ils savent respecter ceux qui nagent encore dans la liberté du courant authentique de l’éveil. Ils ont peut-être réussi à sauver des flots (de la flotte des marines?), ceux qu’on tente de couler servilement dans la marée noire de la bêtise profonde de l’océan adulte...
Sébastien Blais

Joute d’échecs amicale

Quelques tables peintes par Pat Lamoureux aux pattes blanches, quelques échiquiers et adeptes, le temps et le vent. Tout est là pour créer une joute d’échecs amicale dans le parc Robert-Prévost. Une ambiance sereine mêlé de cellules grises en ébullition pour défier les plus amateurs au plus sérieux des joueurs d’échecs. Un vent frisquet nous grade éveillé et nous donne le goût de profiter des rayons du soleil du début d’août. Pour ceux qui ont été échecs et mat en quelques coups, n’auront qu’a bien se tenir la prochaine fois…
Karine Gagné

Où ça? Prés d’Ontario!

Bernard Adamus est venu souvent à nos événements en tant que spectateur, notamment au Cinéparc Martineau. Il aurait bien aimé participer au Cabaret le Centre-Sud du monde l’an dernier dans le cadre de Parcs Vivants. Pour différentes raisons, il n’a pas pu être présent ce soir-là.Mais il s’était promis de revenir. Vivre cette fois-ci l’envers du décor comme il l’a si bien dit. Le 30 juillet lors de son spectacle, le parc n’était pas assez grand pour contenir la foule en délire (comme sa chanson).Un gros merci d’ailleurs à Carmen Levasseur, contremaître dans l’arrondissement pour la division des parcs, d’avoir pu obtenir rapidement le feu vert pour barrer la rue Montcalm à la hauteur de Sherbrooke. Le parc débordait littéralement dans la rue. Il fallait voir tous ces gens chanter joyeusement Rue Ontario à quelques mètres de cette artère mythique. Une scène du vidéoclip La question à 100 piasses a d’ailleurs été tournée dans un pawn shop situé à deux pas du parc.Bernard a su s’entourer de musiciens chevronnés. Sa poésie sensible au quartier Centre-Sud est bien accompagnée musicalement.Un concert mémorable que les gens présents pourront se pavaner d’avoir assisté, pour citer Benoit notre collègue de l’Éco-quartier. Bernard m’a confié que c’était un de ses meilleurs dans les cent shows qu’il a donné depuis le début de l’année…B.S : Encore merci à Laurent. Les musiciens ont bien aimé jouer avec une canne à pêche au dessus de leurs têtes et un bocal accroché juste au bout. Les poissons ont nagé et dansé aux rythmes des chansons.
Sébastien Blais

Oubliez de compter, c’est le temps de danser.

Un pas devant, un pas derrière, un pas de côté, soyez ferme et confiant…
Danser avec votre cœur ou ne danser pas, voilà la consigne.
Voler le regard de celui qui vous y conduit, et surtout ne compter pas vos pas.
La symbiose entre vous et votre partenaire est la pièce centrale pour la réussite du Tango.
Ainsi si vous êtes dominée, oubliée que vous êtes Germaine,Car le seul nombril que vous suivrez sera celui de l’homme.
Parcs Vivants nous a offert quatre cours afin de s’exercer, de pratiquer
Et surtout d’aimer cette danse incontournable pour les adeptes de la chaleur d’Argentine.
Tango Libre et son professeur Gérardo nous ont donné le goût d’en apprendre plus !!!
Merci Brigitte
Karine Gagné

Un signe de $ dans l’absence de poils…


Je me sens comme un snowbird qui passe le temps des fêtes dans le sud. Une sorte de personnage du film La Florida avec une belle chemise fleurie et un pendentif au milieu de son inexistant tapis de shaggy. Celui qui fête Noël au chaud à 25 degrés…

Aujourd’hui pourtant ce n’est pas le 25 décembre. Nous sommes plutôt le 25 juillet. C’est la journée nationale du Noël des campeurs. Mais je ne suis pas dans un camping en dehors du Kébék ou même de Montréal. Je suis dans un parc situé à deux pas du centre de cette ville, qui a vu naître à deux pas, mon être un peu vil…

Y’a des tentes qui sont installées un peu partout. Y’a même la tante de Bruce (notre irremplaçable associé adoré de Tandem Ville-Marie Est) qui vit comme lui dans le quartier depuis de longues années, et qui joue à la pétanque avec ses nombreux amis. Le gros jeu de poche du Bar Panet est aussi populaire qu’une bonne bière tablette. Le gentil Père Noël donne des cadeaux à la trôlée d’enfants présents (merci à la formidable Yolande pour sa générosité). Les discs jockey A&W font jouer éperdument du Fernand Gignac de Noël et autres grandes chansons de réveillon. Les passants sont décontenancés devant les innombrables décorations de Laurent Loison. On manque de table pour accueillir les nombreux joueurs de Bingo. Le beau Samuel du quartier a remporté le grand prix de cette célébration complètement Dingo Bingo. Il est parti avec un Almanach du peuple de l’année 1985, accompagné d’un joyeux billet de 20$. Après cette merveilleuse maboule collective, c’est la danse en ligne. Le Clubbolo a su faire tournoyer candidement la masse des joyeux déhancheurs. Et a même montré les premiers pas, à celui qui, présentement écrit et s’enfarge entre les lignes (de cette danse). Après ce sont les Hot-Dogs et les sandwichs en triangle de l’incroyable et ensorceleur Bloom traiteur (qui était aussi présent lors de notre lancement).

Les gens rassasiés ont pu écouter le ventre plein, les refrains colorés de l’inoubliable Suzanne Malouin. Danny Twist, l’ancienne terreur du boulevard Maisonneuve et Beaudry, exilé récemment en Abitibi, nous a fait brillamment désarticuler, sur des tounes quétaines aussi solides que son ami violoneux Lapierre, intégré à son répertoire de béton. Le cinéparc de fin de soirée nous a confirmé que les Parcs Vivants n’ont rien inventé en 2010. Les films La vraie vie de Jacques Vallée et Le plan sentimental de Jacques Leduc, nous auront dévoilé à quels points les étés étaient animés comme nos parcs, il y a trente ou quarante ans…

Je peux bien aller me cacher et me coucher avec mon déguisement. Je ne peux rien faire d’extravagant contre ce passé un peu trop présent. Le Noël des campeurs est un mode de vie qui ne veut rien perdre de son mordant à travers les ans. Je suis un oiseau de nuit qui est gêné devant les vrais oiseaux de neige. Mes ailes mouillées en papier ne servent que de décors fantoches aux authentiques flocons du 25 juillet. Montréal prend son premier véritable urbain dans la baignoire du Centre-Sud. Notre Noël des campeurs n’a pas été une flotte. Même au cœur de cette ville mercantile déboisée (du thorax).

Terre cuite un Cabaret agroalimentaire


Alors c’est l’heure de la critique dithyrambique.
Je ne peux que tarir d’éloges ces créateurs audacieux, ces artistes chevronnés exprimant un discours judicieusement pointu et pointé vers les machiavéliques génies du génétique, non seulement teinté d’humour, cette poésie est tout simplement rafraîchissante, sortant des chemins battus et récitée d’une manière enjouée et entraînante.


Je lève mon chapeau à cette prestation plus que réussie, j’ai été favorablement impressionné voire subjugué par la connexion établie avec le public, surtout que je n’avais pas d’attente. Aucune ombre au tableau. Le seul bémol fut la température peu clémente qui nous força à démonter l’installation, ma foi plus que réussi de notre chère collaborateur Laurent Loison LeGrand, afin de s’exiler dans le chic Fun Spot.


C’est donc avec ses propos laudatifs que je clos cette critique du surprenant groupe Terre cuite. Un groupe original ayant une identité forte et bien à eux, au style éclectique et à la thématique engagée, accompagné par des musiciens aux talents remarquables. J’en profite aussi pour mentionner que cette prestation fut une de mes préférées en deux ans de présence aux événements Parcs Vivants, un véritable coup de cœur.
Diego Galdamez

Musique de l’ombre

Un spectateur, qui était vraiment subjugué devant le talent de Christian Maltais, nous a dit que celui-ci allait sortir de l’ombre. Que sa musique allait obligatoirement s’évader un jour, du placard étroit de l’underground. C’est à souhaiter. Des textes d’une telle profondeur font figures d'exception dans le panorama de la chanson kébekoise...
On pouvait entendre une mouche voler tellement le public était attentif. Ce chanteur nous a servi un bon petit dîner musical d'une rare qualité. C'était très loin de la malbouffe des balades insipides, qui sert généralement à gaver le bon peuple anesthésié. Sors de l’ombre Christian! Tu dois faire davantage ombrage à la médiocrité!
Sébastien Blais

Elle est encore avec nous

C’est toujours un peu triste de faire un spectacle à l’intérieur quand notre raison d’être c’est de jouer à l’extérieur. Quand notre mission c’est d’occuper des espaces généralement abandonnés les trois quarts de l’année. Malheureusement, la saison de Parcs Vivants se veut brève dans le nord de l’Amérique, et ce, même si le climat se déglingue inexorablement. C’est choquant de devoir s’encabaner en plein été. Mais il faut se consoler en se disant que c’est sans doute mieux de se transformer en Parcs Dedans, qu’en un très moite Parcs Mouillants. Avec la touche magique de Laurent avec ses incroyables ornements (voir le texte précédent), accompagnés de quelques jolies plantes, on peut rendre une salle sans âme, en un endroit presque digne de nos parcs inégalables (un gros merci à l’ASCCS et à l’aide précieuse de Roger).Photo Karine Gagné
De toute façon le tango est né dans la misère. Il ne va pas baisser les bras devant les difficultés insignifiantes de nos réalités planétaires. Il veut se déhancher devant les épreuves dérisoires de ces vulgaires contrariétés lapidaires. On ne va jamais l’empêcher d’exprimer de façon désinvolte et gracieuse, son abandon contre tout ce qui pourrait nous faire tourner en rond. Le tango ne va pas se laisser abattre par la noirceur d’une intempérie (même si pourtant elle nous nuit).

Le Festival international de tango de Montréal s’est fusionné avec Parcs Vivants pour la première fois de son histoire. Ce n’est pas pour rien. Nos parcs sont habités par l’esprit de l’envoûtante Magdalena décédée récemment. Depuis 2007, la liberté du tango vogue sur nos parcs grâce à elle. Pedro Ochoa d’Argentine et toute sa clique concubine, ont mis leurs pieds dans ses bottines. Il sont les dignes héritiers de tout ce que Magdalena nous a laissée. Le tango veut vivre et se propager comme la mémoire de son souffle théâtral qui nous brise encore de son éternel vent vivifiant...

P.S : Il fallait voir le tableau des danseurs durant la prestation (et même après). Une toile d’une rare beauté qui se perpétue jusqu’au 6 août dans le parc Raymond Blain. Ce beau terrain de verdure a raté pour cause de pluie, cet inoubliable concert. Mais il est toutefois le témoin privilégié des cours de tango depuis le 16 juillet. Le premier élan de Magdalena dans Parcs Vivants a eu lieu d’ailleurs dans Raymond Blain. Rien n’arrive pour rien…
Sébastien Blais