Bar à sensation. À Surveiller

C’est en l’an de disgrâce 1999 que j’ai commencé à me désoeuvrer avec assiduité dans les bars du territoire de l'Éco-quartier Saint-Jacques. Il faut dire que je demeure à deux pas de ce 2022 qui a pignon sur rue de la Visitation. Afin d’encourager l’ivrognerie locale, j’ai toujours aimé flotter comme une épave dans le houblon de son bocal. Mais dans tous ces hauts lieux de perdition, j’ai quand même une affection particulière pour le Cabaret Fun Spot situé non loin de mon lieu d’habitation. J’ai déjà fait un lancement de livre à cette vénérable institution. C’est un peu comme l’extension de mon salon.Depuis 2007, Parcs Vivants organise plusieurs activités dans les parcs à proximité de cette illustre enseigne. Je parle de Marcelle-Barthe, Judith-Jasmin, Charles-Mayer et des deux Victor-T.-Daubigny. Souvent ce sont des événements à grands déploiements comme les Cabarets ou des spectacles qui attirent des centaines de gens. Mais en cas de pluie on a l’option de déménager ces événements au Fun Spot avoisinant. Sinon de toute façon on se finit souvent nos soirées-là. Le maigre budget de Parcs Vivants ne nous permet pas de louer des petites toilettes bleues qui nécessiteraient des milliers de dollars supplémentaires par année. Mais grâce à une entente avec le Fun Spot les citoyens peuvent utiliser leurs toilettes durant nos activités. Mais avant d’accéder aux oubliettes du paradis ils doivent mentionner un mot de passe au barman Louis. Grenouille!

Je profite donc de cette tribune pour remercier chaleureusement toute l’équipe du Fun Spot. Sans eux on aurait l’air un peu niaiseux. Un gros MARCI en particulier à Louis qui nous foudroie de sa joie à chaque fois qu’il nous mitraille du feu nourri de son rire bien senti.

On ne se contera pas de pipes

Plusieurs élèves de classes en immersion française étaient présents dans le parc Monseigneur-Lartigue pour les deux éditions de Paroles de la terre d’Amérique. Ces nouveaux arrivants étaient venus tester leur habilité linguistique en écoutant des contes issus des traditions orales des premiers habitants qui ont peuplé notre vaste continent. On aurait pu entendre une mouche planer sur le LSD durant ces récits enivrants. Je ne veux pas vous conter d’histoire ce soir. Mais je trouve que c’est une bonne façon pour un immigrant de se familiariser avec la canne de bine de nos racines. De devenir des Pèlerins dans la Chasse-galerie de notre héritage. Vous avez ma parole qu’ils étaient attentifs aux légendes de ce territoire mirifique. Qu’ils portaient un regard admiratif sur ces deux conteuses émérites. Une belle rentrée en matière sur nos fières terres. Le conte est universel. Il est un calumet de paix qui réunit tous les peuples. Mettez ça dans votre pipe…

En plein cœur du transe-ville

Oh mon Dieu! Je me demandais en m’acheminant tranquillement dans le parc Monseigneur-Lartigue, comment je pourrais arriver à méditer dans un endroit aussi infernalement bruyant. L’immeuble à côté était en rénovation et profanait vulgairement des bruits de détonation. Mais heureusement c’était la fin de la journée et le chantier était sur le point de fermer. Mais durant la séance de méditation un gars de la construction est revenu chercher son coffre à outils avec son camion qui crachait du vieux boogie-woogie dans le tapis. En arrière-plan, je pouvais entendre les klaxons de la circulation dense de la rue Sherbrooke située à quelques mètres de distance. Y’a même eu à un moment incongru, un hurluberlu tout nu qui a crié des obscénités dans la rue. Mais le but de la médiation est justement de faire abstraction de toutes ces distractions. J’ai choisi de fermer les yeux et de concentrer le flot de mes pensées sur ma respiration de vieux saoulon.

Pendant mon recueillement, je n’arrivais toutefois pas à me sortir de la tête l’image que pouvait donner une dizaine de gens en transe à des passants stressés de retourner à la maison après une dure journée de travail d’esclaves pressés. Tout va vite à l’heure de pointe. C’est la folie tout autour pendant que des illuminés comme nous, décrochent et s’abandonnent loin des remous. Il ne faut pas chercher très loin la sérénité de licou. Les petits parcs du Centre-Sud représentent la paix au fond de nous.

Pirouette cacapouète

Je ne jongle pas cette fois-ci avec l’idée d’être un diabolo clownesque des mots. Je n’ai pas envie aujourd’hui de faire des figures de style acrobatique. Je refuse le casse-noisette des pirouettes de pouète. Je ne veux pas presser mon cerveau avec un prix citron sur ma Blais. Je sais pertinemment que je n’arriverais pas à la cheville des prouesses déséquilibristes enseignées durant cet atelier de cirque complètement Rabelais.Mais je peux quand même vous dire que le beau petit carré verdoyant au centre du parc Saint-Jacques se prête bien à un exercice (d’ivresse) de haute voltige. C’est vraiment chouette de voir des enfants et des parents faire des courbettes en famille pendant qu’un gentil petit monsieur doté d’une moustache tire-bouchon se donne des airs digne d’un personnage de La strada. Comme dans la télé série bonbon Candy, on s’amuse, on jongle, on rie, il n’y a pas de méchants et des gentils. Je me suis vraiment emballé à gesticuler avec mes longs bras d’échasses de maboule. Et dire que parfois dans ce parc certains jonglent plutôt avec l’idée de vouloir se geler comme des balles…

Je ne me joins pas à l’inutile désagréable

J’habite en arrière de la place où y’a eu les farces plates de Simon Paquet lors de sa soirée d’enfoiré inutile; l’imbécillité enfin expliquée. Je me demande c’est quelle guêpe qui l’a piqué pour qu’il choisisse de faire ça là? C’est un peu vidange comme choix le Marthe-Thierrysé. Le pire parc du secteur. C’était un show pourri comme les pommes qui se trouvaient à terre. En plus le gars y’a pas été gentil. Y’a pas été fin. En tout cas. J’ai porté plainte pour calomnie à l’endroit du Centre-Sud. On va arrêter de faire rire de nous autres. J’apporte des tomates pour le lancement de livre qu’il va faire dans quelques jours dans notre quartier. Du monde hautain comme lui on n’en veut pas en bas de la côte. Qu’il fasse la promotion de ses niaiseries ailleurs qu’ici…

Un citoyen mécontent.

Jamais on s’encarcane dans Campbell




Ma blonde souhaite s’éloigner des endroits de verdure bondés comme le parc Lafontaine. Elle veut profiter ce soir, d’un beau coin ensoleillé où elle pourra manger en paix loin d’une foule guindée avec sa vieille amie. Être distancé des grands espaces assis sur leurs Lauriers. Se détendre dans un bel environnement sans trop se la péter avec sa broue. Pique-niquer sans se faire achaler (je ne vous dis pas ici par qui ou par quoi). Elle veut profiter de la beauté de notre quartier négligé. Je lui crie sans hésiter de se rendre dans le parc Charles-S-Campbell de la rue Champlain. Que nous avons même un événement dans ce haut lieu demain…

Il faut dire que ce parc est vraiment mignon. Qu’il est bien entretenu et habité de toutes les façons. L’ensemble floral pourrait faire rougir de honte tous nos petits carrés d’abandon. Des ligues de pétanqueurs occupent et entretiennent ce terrain comme si c’était leur jardin. Des résidents discutent à tout moment de la pluie et du beau temps sur ses nombreux bancs. Des employés oeuvrant dans les communications ont de grandes discussions (ou pas) à l’heure des repas. Ce brin vert est l’exemple même de son appropriation par la population.Le lendemain midi, j’étais moi aussi dans ce parc à profiter du soleil gentil en compagnie des mélodies du duo swing jazz de Jonathan Charbonneau. Une foule bigarrée s’était massée autour du duo sur les tables et les bancs juste à côté. Le tout s’est fait naturellement tellement les musiciens se fondaient harmonieusement dans l’environnement. Un bel hasard de la journée pour bien des gens présents qui se sont transformés momentanément en des gitans libres et légers comme des plumes au vent. Avec ce duo swing jazz dans le parc Charles-S-Campbell, on arrive à se décoincer de la canne de conserve de la morosité. On sort toujours de notre carcan avec Parcs Vivants.

Être dans un Saloon de Cartoon

Mon histoire d’amour avec les Parcs Vivants a commencé le 26 juillet 2007 dans le légendaire parc Judith-Jasmin lors de l’événement Poésie incendiaire. Depuis ce soir, j’ai une affection particulière avec cet espace vert. Avec ses trois grosses pierres qui ressemblent étrangement à des menhirs, ce parc intime dégage quelque chose d’unique et de fantastique. C’est comme si on se transportait dans le désert d’un Far West rocheux. C’est comme si nous étions à toute vapeur en train de nous réchauffer habilement dans un Caloon Saloon chaleureux. La beauté de ce minuscule paysage, conjuguée avec la musique grandiose de ce groupe festif, me confirme qu’il n’est pas nécessaire d’avaler des milliers de kilomètres pour atteindre le nirvana. De rouler aussi loin que la ville de Seattle…L’incommensurable est juste à côté quand nous sommes en présence de la musique de Caloon Saloon. Tout est beau devant nous. On galope vers la joie en les écoutant. Avec eux on arrive à faire fi de cette histoire plutôt cowboy du pendu qu’on aurait retrouvé dans le parc. De toute façon Laurent Loison, notre décorateur attitré, a toujours lancé son lasso du côté des rayons de la vie. Suite à ce spectacle, Laurent a dégoté le contrat d’ornementer le Cheval Blanc lors du lancement du nouvel album de Caloon Saloon, le 14 septembre prochain dans ce bar du quartier. Les gars du groupe ont vraiment apprécié l’immensité de ses décors au cœur de nos petits parcs nationaux.

Fish and chip hop

Depuis les années 90, la grande famille du mouvement rap a sérieusement la côte auprès de nombreuses cohortes de jeunes. Cet empire du langage rythmé et poétique (rythm'n'poetry) n’est pourtant pas né d’hier. Il remonte bien avant l’époque désavouée de Vanilla Ice et de ses accoutrements loufoques. Avant même le Rap-à-Billy en 1983 de Francoeur et de sa belle Shirley… Lors de cet atelier Hip Hop dans le parc Charles-Mayer, les gars d’OPEN Mic Music se sont donnés comme devoir de rappeler l’histoire de cet important mouvement à la centaine de jeunes gens présents. Cet atelier éducatif estival était entrecoupé de prestations musicales. Ado ou pas, on tourne le dos aux questions quand il n’y a pas de viande autour de l’os de nos intérêts. Quand on n’arrive pas à ouvrir l’appétit de notre curiosité. Mais en ce beau midi cuisant, la grille était remplie d’un grandiose menu brûlant. On se pressait comme des citrons dans un banc de saumon de questions. La curiosité est un signe d’intelligence dit-on. Il ne faut pas prendre les jeunes pour des poissons. OPEN Mic Music n’est pas tombé dans le filet. Ils savent respecter ceux qui nagent encore dans la liberté du courant authentique de l’éveil. Ils ont peut-être réussi à sauver des flots (de la flotte des marines?), ceux qu’on tente de couler servilement dans la marée noire de la bêtise profonde de l’océan adulte...
Sébastien Blais

Joute d’échecs amicale

Quelques tables peintes par Pat Lamoureux aux pattes blanches, quelques échiquiers et adeptes, le temps et le vent. Tout est là pour créer une joute d’échecs amicale dans le parc Robert-Prévost. Une ambiance sereine mêlé de cellules grises en ébullition pour défier les plus amateurs au plus sérieux des joueurs d’échecs. Un vent frisquet nous grade éveillé et nous donne le goût de profiter des rayons du soleil du début d’août. Pour ceux qui ont été échecs et mat en quelques coups, n’auront qu’a bien se tenir la prochaine fois…
Karine Gagné

Où ça? Prés d’Ontario!

Bernard Adamus est venu souvent à nos événements en tant que spectateur, notamment au Cinéparc Martineau. Il aurait bien aimé participer au Cabaret le Centre-Sud du monde l’an dernier dans le cadre de Parcs Vivants. Pour différentes raisons, il n’a pas pu être présent ce soir-là.Mais il s’était promis de revenir. Vivre cette fois-ci l’envers du décor comme il l’a si bien dit. Le 30 juillet lors de son spectacle, le parc n’était pas assez grand pour contenir la foule en délire (comme sa chanson).Un gros merci d’ailleurs à Carmen Levasseur, contremaître dans l’arrondissement pour la division des parcs, d’avoir pu obtenir rapidement le feu vert pour barrer la rue Montcalm à la hauteur de Sherbrooke. Le parc débordait littéralement dans la rue. Il fallait voir tous ces gens chanter joyeusement Rue Ontario à quelques mètres de cette artère mythique. Une scène du vidéoclip La question à 100 piasses a d’ailleurs été tournée dans un pawn shop situé à deux pas du parc.Bernard a su s’entourer de musiciens chevronnés. Sa poésie sensible au quartier Centre-Sud est bien accompagnée musicalement.Un concert mémorable que les gens présents pourront se pavaner d’avoir assisté, pour citer Benoit notre collègue de l’Éco-quartier. Bernard m’a confié que c’était un de ses meilleurs dans les cent shows qu’il a donné depuis le début de l’année…B.S : Encore merci à Laurent. Les musiciens ont bien aimé jouer avec une canne à pêche au dessus de leurs têtes et un bocal accroché juste au bout. Les poissons ont nagé et dansé aux rythmes des chansons.
Sébastien Blais

Oubliez de compter, c’est le temps de danser.

Un pas devant, un pas derrière, un pas de côté, soyez ferme et confiant…
Danser avec votre cœur ou ne danser pas, voilà la consigne.
Voler le regard de celui qui vous y conduit, et surtout ne compter pas vos pas.
La symbiose entre vous et votre partenaire est la pièce centrale pour la réussite du Tango.
Ainsi si vous êtes dominée, oubliée que vous êtes Germaine,Car le seul nombril que vous suivrez sera celui de l’homme.
Parcs Vivants nous a offert quatre cours afin de s’exercer, de pratiquer
Et surtout d’aimer cette danse incontournable pour les adeptes de la chaleur d’Argentine.
Tango Libre et son professeur Gérardo nous ont donné le goût d’en apprendre plus !!!
Merci Brigitte
Karine Gagné

Un signe de $ dans l’absence de poils…


Je me sens comme un snowbird qui passe le temps des fêtes dans le sud. Une sorte de personnage du film La Florida avec une belle chemise fleurie et un pendentif au milieu de son inexistant tapis de shaggy. Celui qui fête Noël au chaud à 25 degrés…

Aujourd’hui pourtant ce n’est pas le 25 décembre. Nous sommes plutôt le 25 juillet. C’est la journée nationale du Noël des campeurs. Mais je ne suis pas dans un camping en dehors du Kébék ou même de Montréal. Je suis dans un parc situé à deux pas du centre de cette ville, qui a vu naître à deux pas, mon être un peu vil…

Y’a des tentes qui sont installées un peu partout. Y’a même la tante de Bruce (notre irremplaçable associé adoré de Tandem Ville-Marie Est) qui vit comme lui dans le quartier depuis de longues années, et qui joue à la pétanque avec ses nombreux amis. Le gros jeu de poche du Bar Panet est aussi populaire qu’une bonne bière tablette. Le gentil Père Noël donne des cadeaux à la trôlée d’enfants présents (merci à la formidable Yolande pour sa générosité). Les discs jockey A&W font jouer éperdument du Fernand Gignac de Noël et autres grandes chansons de réveillon. Les passants sont décontenancés devant les innombrables décorations de Laurent Loison. On manque de table pour accueillir les nombreux joueurs de Bingo. Le beau Samuel du quartier a remporté le grand prix de cette célébration complètement Dingo Bingo. Il est parti avec un Almanach du peuple de l’année 1985, accompagné d’un joyeux billet de 20$. Après cette merveilleuse maboule collective, c’est la danse en ligne. Le Clubbolo a su faire tournoyer candidement la masse des joyeux déhancheurs. Et a même montré les premiers pas, à celui qui, présentement écrit et s’enfarge entre les lignes (de cette danse). Après ce sont les Hot-Dogs et les sandwichs en triangle de l’incroyable et ensorceleur Bloom traiteur (qui était aussi présent lors de notre lancement).

Les gens rassasiés ont pu écouter le ventre plein, les refrains colorés de l’inoubliable Suzanne Malouin. Danny Twist, l’ancienne terreur du boulevard Maisonneuve et Beaudry, exilé récemment en Abitibi, nous a fait brillamment désarticuler, sur des tounes quétaines aussi solides que son ami violoneux Lapierre, intégré à son répertoire de béton. Le cinéparc de fin de soirée nous a confirmé que les Parcs Vivants n’ont rien inventé en 2010. Les films La vraie vie de Jacques Vallée et Le plan sentimental de Jacques Leduc, nous auront dévoilé à quels points les étés étaient animés comme nos parcs, il y a trente ou quarante ans…

Je peux bien aller me cacher et me coucher avec mon déguisement. Je ne peux rien faire d’extravagant contre ce passé un peu trop présent. Le Noël des campeurs est un mode de vie qui ne veut rien perdre de son mordant à travers les ans. Je suis un oiseau de nuit qui est gêné devant les vrais oiseaux de neige. Mes ailes mouillées en papier ne servent que de décors fantoches aux authentiques flocons du 25 juillet. Montréal prend son premier véritable urbain dans la baignoire du Centre-Sud. Notre Noël des campeurs n’a pas été une flotte. Même au cœur de cette ville mercantile déboisée (du thorax).

Terre cuite un Cabaret agroalimentaire


Alors c’est l’heure de la critique dithyrambique.
Je ne peux que tarir d’éloges ces créateurs audacieux, ces artistes chevronnés exprimant un discours judicieusement pointu et pointé vers les machiavéliques génies du génétique, non seulement teinté d’humour, cette poésie est tout simplement rafraîchissante, sortant des chemins battus et récitée d’une manière enjouée et entraînante.


Je lève mon chapeau à cette prestation plus que réussie, j’ai été favorablement impressionné voire subjugué par la connexion établie avec le public, surtout que je n’avais pas d’attente. Aucune ombre au tableau. Le seul bémol fut la température peu clémente qui nous força à démonter l’installation, ma foi plus que réussi de notre chère collaborateur Laurent Loison LeGrand, afin de s’exiler dans le chic Fun Spot.


C’est donc avec ses propos laudatifs que je clos cette critique du surprenant groupe Terre cuite. Un groupe original ayant une identité forte et bien à eux, au style éclectique et à la thématique engagée, accompagné par des musiciens aux talents remarquables. J’en profite aussi pour mentionner que cette prestation fut une de mes préférées en deux ans de présence aux événements Parcs Vivants, un véritable coup de cœur.
Diego Galdamez

Musique de l’ombre

Un spectateur, qui était vraiment subjugué devant le talent de Christian Maltais, nous a dit que celui-ci allait sortir de l’ombre. Que sa musique allait obligatoirement s’évader un jour, du placard étroit de l’underground. C’est à souhaiter. Des textes d’une telle profondeur font figures d'exception dans le panorama de la chanson kébekoise...
On pouvait entendre une mouche voler tellement le public était attentif. Ce chanteur nous a servi un bon petit dîner musical d'une rare qualité. C'était très loin de la malbouffe des balades insipides, qui sert généralement à gaver le bon peuple anesthésié. Sors de l’ombre Christian! Tu dois faire davantage ombrage à la médiocrité!
Sébastien Blais

Elle est encore avec nous

C’est toujours un peu triste de faire un spectacle à l’intérieur quand notre raison d’être c’est de jouer à l’extérieur. Quand notre mission c’est d’occuper des espaces généralement abandonnés les trois quarts de l’année. Malheureusement, la saison de Parcs Vivants se veut brève dans le nord de l’Amérique, et ce, même si le climat se déglingue inexorablement. C’est choquant de devoir s’encabaner en plein été. Mais il faut se consoler en se disant que c’est sans doute mieux de se transformer en Parcs Dedans, qu’en un très moite Parcs Mouillants. Avec la touche magique de Laurent avec ses incroyables ornements (voir le texte précédent), accompagnés de quelques jolies plantes, on peut rendre une salle sans âme, en un endroit presque digne de nos parcs inégalables (un gros merci à l’ASCCS et à l’aide précieuse de Roger).Photo Karine Gagné
De toute façon le tango est né dans la misère. Il ne va pas baisser les bras devant les difficultés insignifiantes de nos réalités planétaires. Il veut se déhancher devant les épreuves dérisoires de ces vulgaires contrariétés lapidaires. On ne va jamais l’empêcher d’exprimer de façon désinvolte et gracieuse, son abandon contre tout ce qui pourrait nous faire tourner en rond. Le tango ne va pas se laisser abattre par la noirceur d’une intempérie (même si pourtant elle nous nuit).

Le Festival international de tango de Montréal s’est fusionné avec Parcs Vivants pour la première fois de son histoire. Ce n’est pas pour rien. Nos parcs sont habités par l’esprit de l’envoûtante Magdalena décédée récemment. Depuis 2007, la liberté du tango vogue sur nos parcs grâce à elle. Pedro Ochoa d’Argentine et toute sa clique concubine, ont mis leurs pieds dans ses bottines. Il sont les dignes héritiers de tout ce que Magdalena nous a laissée. Le tango veut vivre et se propager comme la mémoire de son souffle théâtral qui nous brise encore de son éternel vent vivifiant...

P.S : Il fallait voir le tableau des danseurs durant la prestation (et même après). Une toile d’une rare beauté qui se perpétue jusqu’au 6 août dans le parc Raymond Blain. Ce beau terrain de verdure a raté pour cause de pluie, cet inoubliable concert. Mais il est toutefois le témoin privilégié des cours de tango depuis le 16 juillet. Le premier élan de Magdalena dans Parcs Vivants a eu lieu d’ailleurs dans Raymond Blain. Rien n’arrive pour rien…
Sébastien Blais

Un parapluie contre les larmes

Lors du lancement de Parcs Vivants le 4 juin dernier, j’étais persuadé qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre. Son regard me l’avait confié. Les mots étaient inutiles dans cette situation. On se parlait dans le silence. Il vivait des choses difficiles. Il était dans ses derniers milles… Photo Karine Gagné
J’ai perdu l’an dernier une connaissance dans les mêmes circonstances. Ce maudit scénario allait se répéter dans ma vie encore une fois cette année. Mais la faucheuse allait dorénavant s’emparer d’un ami proche. Un joyeux drille que j’aimais à l’infini et avec qui j’avais une parenté d’âme inouïe. Je pensais vivre mon dernier été avec lui…

Mais il ne faut jamais prendre pour acquis les incertitudes de la vie. Comme un poil pubien magique sur la soupe au riz, la science de l’imprécis lui a finalement dit qu’il avait toute la vie devant lui. Que Parcs Vivants pourrait encore bénéficier de son talent pendant d’incessants soleils couchants…

Laurent Loison de L'Atelier du Pic-Bois (Recycle), contribue grandement depuis 2008, au succès de Parcs Vivants. Il donne une touche distinctive à tous nos événements à grands déploiements. Je parle ici de nos nombreux cabarets et de plusieurs spectacles importants.

Parcs Vivants n’est pas une coquille vide. C’est un regroupement de gens qui donne un sens au mot présent. Celui de transformer les instants d’exister, en quelque chose de sacré. Laurent invente une ambiance importante à tout ce que l’on crée. L’âme de Parcs Vivants pourrait mourir sans lui. Il est le Phénix du Centre-Sud. Celui qui refuse de se terrer dans l’incontournable cendre (excrément chiante). Il est l’essence même qui met le feu à tous les décors qui prônent la mort. Il recycle la vie qu’on pourrait croire fini. Il est l’essentiel élan qui rend nos parcs VIVANTS! Un gros SACREMENT de Marci à Laurent.
Sébastien Blais
Photo Karine Gagné
B.S : Je suis sans voix devant tous ses exploits. Hi! Hi! Hi! J’aime rire de lui.

L'Atelier du Pic-Bois (recycle)
2205 Rue Parthenais, Montréal, Québec
Facebook "Atelier du Pic-Bois

À la recherche de bambous...

Toujours à la recherche d'émotions fortes, l'équipe de Parcs Vivants est allée scruter les horizons à la recherche de décor pour le Cabaret Agroalimentaire du 23 juillet 2010. Voilà le résultat:




























Photos Alexandre Pépin

Plaquettes coquettes

Cette promenade horticolo-historique devait durer initialement trente minutes. Une courte visite dans plusieurs des parcs qui sont à la base même du projet mobilisateur de Parcs Vivants. Mais les verbomoteurs que sont Blablablais et surtout la coordonnatrice de Parcs Vivants, Karine Gagné, en ont donné pour leur argent aux citoyens présents. Nos deux volubiles ont passé deux heures à déambuler dans le quartier avec un groupe de gens passionnés qui n’ont cessé de relancer nos deux postillonneurs avec de nombreuses et pertinentes questions.
Photo Karine Gagné
Le but de cette marche était de faire revivre de façon interactive, les plaques installées à l’entrée de huit petits parcs. Le beau travail de conception de ces inscriptions a été réalisé entre 2003 et 2005 par l’Éco-quartier Saint-Jacques, en collaboration avec de nombreux résidents riverains.

Nous invitons d’ailleurs les curieux qui auraient manqué cette belle activité, de partir à la découverte de ces petites plaquettes. En attendant, soyez présent à la prochaine marche exploratoire, Anecdotes et personnages du quartier, le lundi 16 août prochain. À voir dans le calendrier.

Localisation des huit plaquettes coquettes (voir la carte en haut à droite)

• Parc Collette-Devlin
• Parc Robert-Prévost
• Parc Jean-Narrache
• Parc Victor-T.-Daubigny Est
• Parc Marcelle-Barthe
• Parc des Joyeux-Vikings
• Parc de la Fabrique
• Parc Raymond-Blain

Sébastien Blais

Le lance-pierre d’une nuit blanche poétique (roche au rein beau pisseur de mots).

Quand l’anonyme sans regret qui tire les présentes lignes avec son crayon, a commencé à mettre la clé dans le contact de son association avec l’Éco-quartier Saint-Jacques en avril 2007, il ne se consacrait pas alors noir sur blanc au mirobolant dossier de Parcs Vivants. Il avait été débauché initialement, pour se désoeuvrer à côté d’la track du volet Propreté. Photo Karine Gagné
Un jour comme ça dans le détour des jours, la ligne Directrice a proposé à ce soi-disant effacé, de concocter une soirée de poésie dans le cadre de Parcs Vivants, qui fignolait dans le temps contraignant, une programmation à l’arrache en compagnie de la belle Rachel. La date du 26 juillet 2007 est celle de la célèbre Poésie Incendiaire organisée en l’honneur du week-end rouge qui a embrassé le quartier en 1974. La proposition poétique de celle qui est derrière la source primaire des grandes passions pyromanes de notre Éco-quartier, aura mis le feu à volonté sacré de cet amour brûlant que le toujours secret personnage, couve depuis ce jour enflammé, dans le brasier de ces boyaux carbonisés pour Parcs Vivants.
Dans l’assistance de cette mythique soirée enfumée, se trouvaient les gens des Productions ARREUH, qui commençaient à sévir cet été-là. Ils ont invité en 2007 le grand dadais à leur soirée La poésie prend les parcs à Saint-Henri. Ce regroupement spontané prenait possession, pour la première fois de leur histoire, de plusieurs parcs à travers la ville, afin de propager l’incendie du pissenlit jamais éteint de la poésie. Il se faisait un devoir de démocratiser aux quatre vents déboussolés, cette inguérissable fièvre incendiaire. Celle qu’on relègue souvent dans le cendrier littéraire.

C’est pourtant le tison ardent de la poésie qui met le feu aux poudres de toutes formes de révolutions.La démarche des ARREUH, cadre magnifiquement avec celle de Parcs Vivants. Ils partagent amicalement dans les parcs, l’amour de leur passion. Celle qui se répand comme un feu de forêt. C’est pourquoi depuis trois ans, la poésie crépite dans nos Parcs Vivants qui, jadis, si je me souviens bien, était en manque de mots. Les productions ARREUH vont animer quatre fois nos parcs cet été. À surveiller dans notre calendrier.
Sébastien Blais