Un signe de $ dans l’absence de poils…


Je me sens comme un snowbird qui passe le temps des fêtes dans le sud. Une sorte de personnage du film La Florida avec une belle chemise fleurie et un pendentif au milieu de son inexistant tapis de shaggy. Celui qui fête Noël au chaud à 25 degrés…

Aujourd’hui pourtant ce n’est pas le 25 décembre. Nous sommes plutôt le 25 juillet. C’est la journée nationale du Noël des campeurs. Mais je ne suis pas dans un camping en dehors du Kébék ou même de Montréal. Je suis dans un parc situé à deux pas du centre de cette ville, qui a vu naître à deux pas, mon être un peu vil…

Y’a des tentes qui sont installées un peu partout. Y’a même la tante de Bruce (notre irremplaçable associé adoré de Tandem Ville-Marie Est) qui vit comme lui dans le quartier depuis de longues années, et qui joue à la pétanque avec ses nombreux amis. Le gros jeu de poche du Bar Panet est aussi populaire qu’une bonne bière tablette. Le gentil Père Noël donne des cadeaux à la trôlée d’enfants présents (merci à la formidable Yolande pour sa générosité). Les discs jockey A&W font jouer éperdument du Fernand Gignac de Noël et autres grandes chansons de réveillon. Les passants sont décontenancés devant les innombrables décorations de Laurent Loison. On manque de table pour accueillir les nombreux joueurs de Bingo. Le beau Samuel du quartier a remporté le grand prix de cette célébration complètement Dingo Bingo. Il est parti avec un Almanach du peuple de l’année 1985, accompagné d’un joyeux billet de 20$. Après cette merveilleuse maboule collective, c’est la danse en ligne. Le Clubbolo a su faire tournoyer candidement la masse des joyeux déhancheurs. Et a même montré les premiers pas, à celui qui, présentement écrit et s’enfarge entre les lignes (de cette danse). Après ce sont les Hot-Dogs et les sandwichs en triangle de l’incroyable et ensorceleur Bloom traiteur (qui était aussi présent lors de notre lancement).

Les gens rassasiés ont pu écouter le ventre plein, les refrains colorés de l’inoubliable Suzanne Malouin. Danny Twist, l’ancienne terreur du boulevard Maisonneuve et Beaudry, exilé récemment en Abitibi, nous a fait brillamment désarticuler, sur des tounes quétaines aussi solides que son ami violoneux Lapierre, intégré à son répertoire de béton. Le cinéparc de fin de soirée nous a confirmé que les Parcs Vivants n’ont rien inventé en 2010. Les films La vraie vie de Jacques Vallée et Le plan sentimental de Jacques Leduc, nous auront dévoilé à quels points les étés étaient animés comme nos parcs, il y a trente ou quarante ans…

Je peux bien aller me cacher et me coucher avec mon déguisement. Je ne peux rien faire d’extravagant contre ce passé un peu trop présent. Le Noël des campeurs est un mode de vie qui ne veut rien perdre de son mordant à travers les ans. Je suis un oiseau de nuit qui est gêné devant les vrais oiseaux de neige. Mes ailes mouillées en papier ne servent que de décors fantoches aux authentiques flocons du 25 juillet. Montréal prend son premier véritable urbain dans la baignoire du Centre-Sud. Notre Noël des campeurs n’a pas été une flotte. Même au cœur de cette ville mercantile déboisée (du thorax).

1 commentaire:

  1. Je veux remercier Les Parcs Vivants pour leur accueil et leur bon travail qu'ils font pour le Centre-Sud de Montréal
    Danny Twist

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