Un parapluie contre les larmes

Lors du lancement de Parcs Vivants le 4 juin dernier, j’étais persuadé qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre. Son regard me l’avait confié. Les mots étaient inutiles dans cette situation. On se parlait dans le silence. Il vivait des choses difficiles. Il était dans ses derniers milles… Photo Karine Gagné
J’ai perdu l’an dernier une connaissance dans les mêmes circonstances. Ce maudit scénario allait se répéter dans ma vie encore une fois cette année. Mais la faucheuse allait dorénavant s’emparer d’un ami proche. Un joyeux drille que j’aimais à l’infini et avec qui j’avais une parenté d’âme inouïe. Je pensais vivre mon dernier été avec lui…

Mais il ne faut jamais prendre pour acquis les incertitudes de la vie. Comme un poil pubien magique sur la soupe au riz, la science de l’imprécis lui a finalement dit qu’il avait toute la vie devant lui. Que Parcs Vivants pourrait encore bénéficier de son talent pendant d’incessants soleils couchants…

Laurent Loison de L'Atelier du Pic-Bois (Recycle), contribue grandement depuis 2008, au succès de Parcs Vivants. Il donne une touche distinctive à tous nos événements à grands déploiements. Je parle ici de nos nombreux cabarets et de plusieurs spectacles importants.

Parcs Vivants n’est pas une coquille vide. C’est un regroupement de gens qui donne un sens au mot présent. Celui de transformer les instants d’exister, en quelque chose de sacré. Laurent invente une ambiance importante à tout ce que l’on crée. L’âme de Parcs Vivants pourrait mourir sans lui. Il est le Phénix du Centre-Sud. Celui qui refuse de se terrer dans l’incontournable cendre (excrément chiante). Il est l’essence même qui met le feu à tous les décors qui prônent la mort. Il recycle la vie qu’on pourrait croire fini. Il est l’essentiel élan qui rend nos parcs VIVANTS! Un gros SACREMENT de Marci à Laurent.
Sébastien Blais
Photo Karine Gagné
B.S : Je suis sans voix devant tous ses exploits. Hi! Hi! Hi! J’aime rire de lui.

L'Atelier du Pic-Bois (recycle)
2205 Rue Parthenais, Montréal, Québec
Facebook "Atelier du Pic-Bois

À la recherche de bambous...

Toujours à la recherche d'émotions fortes, l'équipe de Parcs Vivants est allée scruter les horizons à la recherche de décor pour le Cabaret Agroalimentaire du 23 juillet 2010. Voilà le résultat:




























Photos Alexandre Pépin

Plaquettes coquettes

Cette promenade horticolo-historique devait durer initialement trente minutes. Une courte visite dans plusieurs des parcs qui sont à la base même du projet mobilisateur de Parcs Vivants. Mais les verbomoteurs que sont Blablablais et surtout la coordonnatrice de Parcs Vivants, Karine Gagné, en ont donné pour leur argent aux citoyens présents. Nos deux volubiles ont passé deux heures à déambuler dans le quartier avec un groupe de gens passionnés qui n’ont cessé de relancer nos deux postillonneurs avec de nombreuses et pertinentes questions.
Photo Karine Gagné
Le but de cette marche était de faire revivre de façon interactive, les plaques installées à l’entrée de huit petits parcs. Le beau travail de conception de ces inscriptions a été réalisé entre 2003 et 2005 par l’Éco-quartier Saint-Jacques, en collaboration avec de nombreux résidents riverains.

Nous invitons d’ailleurs les curieux qui auraient manqué cette belle activité, de partir à la découverte de ces petites plaquettes. En attendant, soyez présent à la prochaine marche exploratoire, Anecdotes et personnages du quartier, le lundi 16 août prochain. À voir dans le calendrier.

Localisation des huit plaquettes coquettes (voir la carte en haut à droite)

• Parc Collette-Devlin
• Parc Robert-Prévost
• Parc Jean-Narrache
• Parc Victor-T.-Daubigny Est
• Parc Marcelle-Barthe
• Parc des Joyeux-Vikings
• Parc de la Fabrique
• Parc Raymond-Blain

Sébastien Blais

Le lance-pierre d’une nuit blanche poétique (roche au rein beau pisseur de mots).

Quand l’anonyme sans regret qui tire les présentes lignes avec son crayon, a commencé à mettre la clé dans le contact de son association avec l’Éco-quartier Saint-Jacques en avril 2007, il ne se consacrait pas alors noir sur blanc au mirobolant dossier de Parcs Vivants. Il avait été débauché initialement, pour se désoeuvrer à côté d’la track du volet Propreté. Photo Karine Gagné
Un jour comme ça dans le détour des jours, la ligne Directrice a proposé à ce soi-disant effacé, de concocter une soirée de poésie dans le cadre de Parcs Vivants, qui fignolait dans le temps contraignant, une programmation à l’arrache en compagnie de la belle Rachel. La date du 26 juillet 2007 est celle de la célèbre Poésie Incendiaire organisée en l’honneur du week-end rouge qui a embrassé le quartier en 1974. La proposition poétique de celle qui est derrière la source primaire des grandes passions pyromanes de notre Éco-quartier, aura mis le feu à volonté sacré de cet amour brûlant que le toujours secret personnage, couve depuis ce jour enflammé, dans le brasier de ces boyaux carbonisés pour Parcs Vivants.
Dans l’assistance de cette mythique soirée enfumée, se trouvaient les gens des Productions ARREUH, qui commençaient à sévir cet été-là. Ils ont invité en 2007 le grand dadais à leur soirée La poésie prend les parcs à Saint-Henri. Ce regroupement spontané prenait possession, pour la première fois de leur histoire, de plusieurs parcs à travers la ville, afin de propager l’incendie du pissenlit jamais éteint de la poésie. Il se faisait un devoir de démocratiser aux quatre vents déboussolés, cette inguérissable fièvre incendiaire. Celle qu’on relègue souvent dans le cendrier littéraire.

C’est pourtant le tison ardent de la poésie qui met le feu aux poudres de toutes formes de révolutions.La démarche des ARREUH, cadre magnifiquement avec celle de Parcs Vivants. Ils partagent amicalement dans les parcs, l’amour de leur passion. Celle qui se répand comme un feu de forêt. C’est pourquoi depuis trois ans, la poésie crépite dans nos Parcs Vivants qui, jadis, si je me souviens bien, était en manque de mots. Les productions ARREUH vont animer quatre fois nos parcs cet été. À surveiller dans notre calendrier.
Sébastien Blais

Les grands coups de marteau du cinéparc Martineau

Depuis sa création le 8 juillet 2008, avec la présentation du film Projet Dow de Michel Simonsen et de Simon Paquin, le Cinéparc Martineau s’est donné comme mission de présenter majoritairement des œuvres documentaires qui s’inscrivent dans une trame urbaine typique des enjeux du Centre-Sud. Il a porté une attention particulière pendant deux ans, à des documents focalisant sur le quartier Saint-Jacques, le territoire sacré des Parcs Vivants. Les thèmes universels et proches à ce secteur, tels que l’itinérance, la prostitution, l’embourgeoisement d’un quartier ouvrier et à l’expropriation de sa population, de la destruction de joyaux architecturaux patrimoniaux, de l’histoire qu’on efface ou que l’on veut oublier de façon délibérée, ont été largement abordé lors de nos projections cinématographiques débridées. De cinquante à cent cinquante citoyens fidèles et fébriles ont toujours brillé de leur présence à chacune de nos séances. Les réalisateurs, les personnages principaux, les artisans et même les témoins de ces aventures filmiques, se sont continuellement illustrés à la fin des projections pour répondre aux questions d’un public toujours subjugué. Pierre Falardeau, Marc-André Forcier, Marie-Julie Dallaire, Luc Bourdon, Armand Vaillancourt, Carole Laganière, pour ne nommer que ceux-ci, se sont toujours donné comme mission de participer et d’échanger avec les gens présents lors de nos projections engagées. C’est une sorte de consécration pour leur travail. Après un long travail d’isolement, ils ont enfin un contact intimiste avec un public attentif, voire admiratif. Un engouement tel, que la plupart des grands médias montréalais se sont penchés en 2009 (et même à nouveau en 2010), sur ce cinéparc urbain unique qui répond au besoin d’une population avide de comprendre et de savoir d’où elle vient…

Cette année encore, le Cinéparc Martineau se donne comme devoir de respecter la démarche initiale de ses racines déjà profondes. Il laissera encore une place de choix aux déshérités de la politique. Ceux qui ne représentent rien aux yeux de tous les pouvoirs en place qui tiennent et mangent dans la main de l’économie en miette. Le Cinéparc Martineau va donner encore une fois la parole à ceux qui dénoncent les injustices de ce bas monde. À ceux aussi qui proposent des solutions constructives et innovatrices. Ces gens qui ne se laissent jamais abattre devant le fardeau de la résignation imposée. Le cinéparc Martineau de Parcs Vivants ne va jamais utiliser la place publique pour présenter des films dans le seul but de divertir et d’étourdir. De meubler l’espace du vide insipide qui est un peu trop ambiant. Il veut plutôt susciter la réflexion. Propulser des remises en question qui va hisser socialement notre nation au sommet de l’haricot magique de la grande évolution…

Une nouveauté cette année. Le Cinéparc Martineau va partir en tournée dans différents parcs du Centre-Sud, afin de présenter des films sur des personnages importants du quartier comme Reggie Chartrand ou une Simone Monet-Chartrand qui a rayonné elle aussi dans l’arène de la combativité énergique contre l’adversité. On laissera même notre humeur contestataire de côté durant l’été 1970, dans un camping situé en périphérie de Montréal. C’est avant l’automne chaud et très mouvementé de cette même année.
Après plusieurs projections consacrées au Centre-Sud et aussi à d’autres secteurs de Montréal, le Cinéparc Martineau va sortir cet été de notre belle île, pour visiter des régions et des personnages qui s’engagent tout autant dans l’action. On va même suivre à travers le Kébek, les pérégrinations des fans d’un artiste boudé par les élites bien-pensantes montréalaises, parce ce qu’il a toujours incarné pour eux un aspect trop provincial. Honte à eux, car après plus de 50 ans, il est encore un chanteur charmant qui se dévoue généreusement et passionnément à un public grandissant. Il signe et persiste malgré les quand dira t'on de tous les mentons un peu trop levés…
Cet été avec le Cinéparc Martineau, on va se rendre en Abitibi comme le faisait le célèbre cinéaste et poète montréalais Pierre Perrault, à travers un film de Denys Desjardins. On va découvrir la vraie nature de Gilles Carles à travers les yeux de l’urbaine Bernadette. On va défendre comme Félix le grand fleuve Saint-Laurent et l’environnement immédiat de l’île d’Orléans, dans La bataille de Rabaska de Magnus Isacsson et Martin Duckworth. On va s’ouvrir à des nouvelles méthodes d’enseignement et d’engagement citoyen en Montérégie, grâce à un vieux vétéran du cinéma, qu’est le grand porteur d’espoir de Fernand Dansereau. Il y aura même un beau plan sentimental confectionné par l’incroyable Jacques Leduc.

Venez au Cinéparc Martineau faire un tour d’un certain Kébék avec nous. Nous serons debout ou même assis sur des chaises en quantités limitées. Apportez vos sièges confortables si vous dédaignez vous installer sur la droiture de nos reposoirs en métal. Venez discuter avec des gens du cinéma. Venez cogiter collectivement sur des défis qu’on ne devrait pas verrouiller et enfermer derrière la solitude de nos portes closes. Le Cinéparc Martineau est chaleureux comme un feu de foyer domestique. C’est un écran plus grand que tous les cinémas maison qu’on claquemure dans l’anonymat de notre confort stagnant…
Sébastien Blais

Un voyage fantastique au cœur d’une maison écologique

Le parc P.A.Q #18 de la rue Plessis, que de nombreux citoyens riverains souhaiteraient voir renommer Pierre Bourgeault, a servi de point de départ à la visite d’une maison écologique. Normand Roy, l’homme en parti responsable de cette ambitieuse réalisation, a été le conférencier vedette de la soirée. Celui-ci œuvre avec sa compagne, pour l’organisme Équiterre depuis plusieurs années et travaille présentement à l’élaboration de la Maison du Développement durable, un projet de bâtiment écologique démonstratif comme son habitation. Ce couple merveilleux n’hésite pas, malgré l’adversité que représente le règne dominant de la peur du changement vital, à aller au bout de leurs convictions réciproques. Cette maison modèle a pignon sur rue devant ce petit parc vivant. Nous vous invitons d’ailleurs, à venir les rencontrer lors du Pique-Nique musical entre voisins le 6 août et qui se déroulera à cet incontournable endroit. Ce sera l’occasion de discuter avec eux et avec le voisinage présent, d’un projet d’aménagement de cet espace vert un peu trop négligé. Normand Roy et sa copine mériteraient pour leurs enfants, d’un beau parc inspirant qui serait à la hauteur de leur incroyable résidence…
Quand on regarde à partir du parc, la façade fin XIXe de cette maison, on ne se douterait pas que derrière celle-ci, se cache une nouvelle construction qu’on pourrait qualifier d’essentiellement écologique. Devant l’immeuble se dresse toujours fièrement, comme l’était jadis l’homme, deux beaux marronniers plantés par Pierre Bourgeault qui a habité longtemps la maison voisine. Gerry Boulet avec son légendaire groupe Offenbach, a pratiqué bruyamment dans les studios situés dans la cour arrière. Il est intéressant de savoir que ce lieu d’abandon musical, a été démantelé et qu’on a réutilisé ses matériaux pour l’édification de la nouvelle maison. Concevoir un bâtiment écologique comme celui-ci a représenté un travail colossal. La construction de cette bâtisse a demandé beaucoup de temps et d’efforts de la part de ses concepteurs. Ce sont des gens comme eux qui ouvrent la voie aux innovations essentielles. Celles qui vont permettre à l’humanité de se retrousser les manches devant les nombreux défis qui nous attendent et surtout devant ceux qu’on doit déjà affronter sans tarder.

En guise de supplément vitaminé, je vous suggère fortement d’écouter l’extrait suivant de l’émission La Semaine Verte, diffusée à la radio de la Première Chaîne le 4 juillet et qui traite de la visite de cette maison écologique. Bonne écoute.
Télécharger l'entrevue (mp3 - 9 mb)
Sébastien Blais

Il pleut il mouille, c’est la fête d’un peuple grenouille…

Depuis près de 30 ans, le Comité social Centre-Sud, organise une fête nationale de proximité, très appréciée par les gens du quartier. Parcs Vivants, grand tenant de la convivialité, a décidé cette année de s’inviter à ces célébrations, en intégrant le parc des Joyeux-Vikings à l’événement. Malheureusement, peu de temps après le coup d’envoi de cette intime Saint-Jean, la pluie s’est mise à tomber à planche comme des gros clous qu’on aurait pu boire debout.
Photo Karine Gagné
Avant la précipitation générale dans le sous-sol de la déception, une horde d’enfants maquillés flottait candidement comme des diables dans l’eau bénite, autour d’une conteuse émérite qu’ils écoutaient avec des petites mines d’or de pépites hourra attentifs! Pour accompagner la conteuse dans les récifs de ses récits positivement chavirants, le regard drakkar de ces petites bouilles d’enfants, voguait passionnément sur les flots de leurs gribouillis enfantins, au milieu de la terre neuve du renouveau marin. Parc des vies kings joyeux. Enfants roi heureux…
Les nuages ont soudainement chagriné des larmes diluviennes qui ont fait ruisseler le maquillage sur les doux visages. Le sans destin a voulu que leurs dessins se transforment en chiffon de pluie acide incertains. La méchante Mère Nature a tiré des coups de semonce sur la tête d’une fête qui aurait pu tomber à l’eau comme un fusil. Les gens de l’atelier de cirque ont du jongler avec l’idée d’abandonner leur activité. Ce n’est que partie remise, car il y aura des ateliers à quelques reprises cet été. À surveiller dans notre calendrier.
Photo Karine Gagné
Derrière chaque nuage se cache un soleil comme le disait jadis le jeune et grand dadais de Blais.
La fête a repris ses droits vers l’heure du souper. Après un bon repas et des beaux discours patriotiques du député Martin Lemay, la table était mise pour domlebo en duo. Il nous a chanté les complaintes inavouées d’un peuple qui se vautre dans un drôle d’état-nation. D.J Simon, qu’on invite souvent dans Parcs Vivants depuis 2007, nous aura rappelé fébrilement qu’on peut danser dans une langue qui porte bien la molle d’hier. Le bonheur est permis à qui ne s’enseveli pas jusqu’à la lie (de l’oublie). Parcs Vivants est la mémoire qu’on ne fait pas juste boire. Merci au Comité Social. Elle sait malgré les cieux, faire renaître de ses Centre-Sud ce quartier si fabuleux.
Photo Karine Gagné
Sébastien Blais

Croquer à pleines dents dans la mer du Jazz



Le Festival international de Jazz 2010 a commencé deux jours avant son temps dans Parcs Vivants. Le Duo Stephen Jonhston a inauguré d’une belle façon nos midis champêtres. En effet, cette année on a décidé d’offrir quelques petits concerts à ceux qui durant l’heure du dîner occupent nos espaces verts. Le parc Persillier-Lachapelle est une agora à l’acoustique exceptionnelle. Dans cet environnement, le son d’une guitare et d’une contrebasse se marie harmonieusement avec le vent. Il fallait voir danser et s’amuser les petits enfants d’un CPE avoisinant. Observer des infirmiers savourer un plat de résistance musical entre deux bouchées. Sans la musique, la vie serait une erreur comme dirait Nietzsche. Rater nos midis en serait une autre…


Sébastien Blais